Vendredi 13, fluctuat nec mergitur, pensées sincères aux parisiens.

Je prends la plume après un long silence, des émotions fluctuantes…Rien ne sera comme avant, jamais rien n’est comme avant, même si on a l’impression parfois que l’histoire se répète.Je pense aux jeunes, à nos parents, au personnel soignant, aux malades, aux artisans et petits commerçants, aux restaurateurs, à l’éducation nationale…

La culture me manque plus que tout.Je suis en rage contre certaines mesures que je trouve insensées.

En colère face à la crise sanitaire j’ai passé des mois à faire des masques pour les gens dans le besoin.Au commencement, j’en ai donné aux plus nécessiteux et puis j’en ai vendu…Nous avons constituer une équipe pour pouvoir répondre à la demande…J’ai mis ma propre activité en suspend car comme beaucoup tous mes événements ont été annulés.

Artisan, ceux qui me connaissent savent que je travaille dans mon atelier et que je me démène pour vendre mon travail durant mes expos, en revendant à de jolies boutiques qui me font confiance depuis des années, en pratiquant le dépôt vente pour certains.Aujourd’hui je pourrais ouvrir une boutique après la tempête tellement j’ai du stock.

J’aime la solitude pour lire, créer.Inutile de vous dire qu’avoir été confinée avec des ados en devenir n’ a pas été facile.Ensemble oui mais avec chacun sa propre personnalité et ses propres attentes.

C’est le tourbillon de la vie, tantôt bouillonnant, tantôt apaisant.

A l’heure où il faut penser collectif plus que jamais, on s’aperçoit que chacun défend ses propres intérêts. Question de survie peut -être.

Je me suis réveillée des nuits la boule dans la gorge en sanglot… En conflit avec mes ados, avec moi même aussi…

Qu’elles sont les nécessités??? Les premières nécessités? Avoir un toit, pouvoir se nourrir, aimer… se sentir libre, libre de penser de se déplacer de travailler, de créer, d’espérer, d’aider, de participer à l’effort national si nous avons encore ce sentiment de faire parti d’une Nation, d’une Europe de l’Humanité.

L’homme est un loup pour l’homme… Les réseaux sociaux avalent nos jeunes et nous déroutent parfois.En postant des photos de poupées noires, 30 personnes se sont désabonnées à mon compte…Quelle incompréhension!!!

J’avais besoin de me reconnecter à l’humain, de sortir de mon atelier, de me sentir utile bien que parfois j’ai l’impression de vivre en Absurdie.

J’ai trouvé du travail, suis dans un centre de dépistage covid…Et c’est la France entière que je découvre… C’est une belle étude ethnologique.

Le propre de l ‘homme c’est se réinventer et là tous les jours j’apprends…

Tendre la main à ceux qui ne savent pas écrire, ceux qui ne connaissent pas leur date de naissance , ceux qui se font dépister tous les quatre matins, ceux qui se font dépister pour aller se refaire faire les paupières dans le privée,(c’est le moment d’aller se refaire le nez tient comme on est planqué derrière nos masques) ceux qui vont rentrer à l ‘hôpital pour une opération le cœur ouvert, les enfants cas contacts, les dames qui ont été testées positives et qui reviennent pour savoir si elles le sont encore, les gens qui font des malaises, les flics qui arrivent (après leur fête sur un parking), les matons, les instits, les profs, les élèves infirmiers, les marchands de tapis, les ambulanciers…Les gens qui partent au bled, la dame qui est toute refaite et qui met trois heures à sortir sa carte vitale qui est dans une pochette dans une pochette au fond de son sac, le monsieur qui n’a pas ses lunettes.Les familles d’accueil qui ne connaissent pas la date de naissance de leurs enfants…La militaire qui arrive sans carte de sécu et à qui je donne mon téléphone pour qu’elle appelle sa mère, le type qui invente une date de naissance à sa mère qui a sa propre carte vitale, sans parler de ceux qui confondent nom et prénoms, ne savent pas vraiment où ils habitent.

Ceux qui portent le masque sous le nez, les flippés qui vident la bouteille de gel hydroalcoolique et se nettoie jusqu’au coude. sans parler des noms de famille parfois drôles et surprenant.Les homonymes de personnalité public.

La vulnérabilité, la peur, les pleurs des tous petits…

Et puis la douceur des préleveurs, les infirmiers en poste, la disponibilité, la gentillesse.Les mots qui apaisent les maux; les coursiers, les tubes, les papiers, les biologistes qui travaillent d’arrache -pied.

Il n’y a pas de sots métiers de sottes gens oui.

Se serrer les coudes plus que jamais, pour s’en sortir coûte que coûte.

Ce qui me porte plus que tout c’est le rapport à l’humain, l’autre.

A chacun sa part…

Bientôt nous nous réveillerons de tout cela, grandis je l’espère.

A vaincre sans peur on triomphe sans gloire.

Je continuerai malgré tout de créer parce que c’est vital pour moi.

Prenez soin de vous et protégez ceux que vous aimez plus que tout.Soyons forts et déterminés ensemble poursuivons notre chemin.La vie est passagère, les rancœurs et colères ne sont pas constructives…

Il me tarde le jour où nous danserons et nous prendrons dans les bras à nouveau.

J’attends ce jour impatiemment.

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