Karl Lagerfeld, self made-man, self-made woman

Longtemps je me suis couchée de bonne heure.

Euh ça c’était il y a longtemps.

Petite je m’inventais des histoires, la mode a toujours été présente dans la famille.

Ma grand-mère à 18 ans était petite main chez Lanvin, mon arrière- arrière -arrière grande tante modiste.C’est dire!!!

Ma mère en 1978 avait une boutique de prêt -à -porter à Montrouge: Frederik

J‘adorais l’accompagner dans le sentier où s’agitait le tumulte de la rue, le va et vient incessant des portants…

et les vitrines ah ses vitrines…

C‘est ma grand-mère qui effectuait les retouches sur sa vieille Singer à pédales dont on a gardé les pieds pour en faire une table.

Déjà nous recyclions dans la famille…On ne  se refait pas.

Je la revois encore sur la table du salon l’été à l’aube de ses 80 printemps me façonner des jupes écossaise et à pois en utilisant les nappes en papier de son hôtel de bord de mer.

Et elle de râler que c’était une bonne à rien car ses yeux ne lui permettait plus de trouver le chas de l’aiguille…

Autant j’ai passé des heures sous la table petite à jouer avec des bouts de tissus , autant j’ai passé des heures vers 16 ans sur la table à attendre que les plis se positionnent comme elle l’imaginait.

Je ne remercierai jamais assez ces femmes qui dans ma vie m’ont façonnée, n’ont jamais brimé mes choix.L’important c’était d’être heureuse et de faire ce qui me plaît.

J‘éprouve un plaisir immense aujourd’hui à créer, façonner, recommencer.La matière me fascine, la tordre, la déformer, la teindre, la coudre…

J‘ai une admiration indéfectible pour tous ces gens de la mode que j’ai eu la chance de côtoyer à une période de ma vie.Certains sont devenus des amis fidèles; tantôt brodeurs, créateurs, décorateurs, ensembliers, peintres,  graphistes, photographes, styliste culinaire,  merchandisers, responsables d’identité visuelle, de communication, de style, artisans, artistes…(ils se reconnaitront ;-))

Je pouvais donc passer des heures à admirer le travail des petites mains, à observer les retouches, la dextérité de la main à l’ouvrage.

La vie est faite de rencontres et c’est ce qui me porte dans la vie.

J‘ai vu mon premier vrai défilé grâce à Catherine Baba avec qui j’ai eu la chance de travailler sur le projet festival Mode  David Lachapelle du temps fastueux des Galeries Lafayette, j’ai chanté pour Jean-Paul Gautier lors d’un festival mode… du Boris Vian accompagné à l’orgue de barbarie… toute une époque…

et puis ma rencontre avec Thomas Boog, le roi de la perfection qui me faisant confiance m’a appris patiemment le travail de la feuille d’or, les stucs, l’assemblage des coquillages, de la passementerie aussi dans ses projets les plus fous.

Des rencontres naissent les projets.Ma reconnaissance, je la dois à toutes ces personnes, à  Martin Margiela l’été 2007 où pendant 3 jours assise par terre j’effectuais un pochoir au rasoir sur une moquette blanche, Agnès Varda cet été qui m’eut dit un jour que je ferai de la couture pour Prada?

http://www.miumiu.com/en/women_tales/10/film?cc=FR

ma pugnacité d’apprendre aussi, de travailler sans rechigner et d’essayer dans la mesure du possible de faire un travail soigné, de le rendre à temps aussi.

Et puis j’ai eu la chance de travailler pour Giorgio Armani, je me revois lui serrer la main avec respect à chacune de ses venues. Ce grand Monsieur m’impressionnait. Du temps d’Emporio Armani , notre salle de pause donnait sur le boulevard Saint Germain, je pouvais prendre mon café en laissant mon œil parcourir le boulevard, vérifier aussi que mon vélo était toujours attaché au poteau… Quelquefois une belle voiture noire s’arrêtait devant le Flore et là un chauffeur ouvrait la portière et Monsieur Karl Lagerfeld sortait… majestueux, dans toute sa prestance, bien ajusté dans son costume, son carnet de croquis sous le bras…Comme j’aurais aimé à ce moment là me glisser dans la peau d’une souris pour le voir à l’ouvrage…

Une souris au café de Flore, vous n’y pensez pas!

Aujourd’hui j’active ma mémoire et voilà, Le grand monsieur self-made man sorti de la tête le la petite self woman-made.

Comme disait Coco Chanel » Prenez mes idées, j’en aurai d’autres ».

Merci à vous mes ami(e)s qui me soutiennent dans chaque instant de la vie.

Que vive la création!!!

Bon en vrai vous le trouvez comment Karl?

Parce que mon chien lui il le trouve plutôt sympathique, même s’il sent le chat.

 

  

 

1, 80 de finesse, manchettes en soie sauvage avec boutons de nacre, pantalon en velours, cravate damassée, lunettes en faux cuir, chaînes, épingle à cravate strass, skai , renard noir…huile de coude, ADN Fred Petit.

Et pour les mitaines, commande spéciale à Mimie la kiffeuse noires et lurex s’il vous plait!

 

 

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9 commentaires sur “Karl Lagerfeld, self made-man, self-made woman

  1. Bravo il est parfait, majestueux à souhait, rock et décalé !
    Karl is back in black !
    Je te tire bien bas mon chapeau à plumes petite main délicate et parfumée.

    1. Eureka, enfin un texte sans fautes!!! c’est parce que je me suis bien appliquée;-) Merci M’dame!

      1. Tu as chopé le staïle de karl, impeccable !

  2. Surprenant !…..Même HIGGY semble être surpris, charmé et intéressé !…..
    Grand bravo pour cette belle et innovante réalisation!…..

    1. C’est Iggy!!! bises bises!!!

  3. Ton texte est si beau et alors ton Karl … je suis tout simplement fan !
    1m80 ! C’est fou ! Bravo m’dame, quel boulot et quel beau boulot !
    Il faut vraiment que je vienne te voir un jour, des bises.

    1. Quand tu veux Maria, tu me préviens avant que je range mon atelier!!! bises bises.

      1. Oh ben non, ne lui enlève pas son âme en le rangeant le pauvre :p

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